RDC-ODD: Pauvreté et sécurité alimentaire, le gouvernement a encore 10 ans pour changer la tendance (Rapport)

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Plus que dix ans pour atteindre les Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030, un plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité. Plus de pauvreté, faim zéro, une éducation de qualité pour toutes et tous. C’est ce qui ressort du rapport d’examen national volontaire des Objectifs de développement durable du Ministère du Plan.

En tout, 17 Objectifs extrêmement ambitieux et porteurs de changement pour la planète. Cet article fait un focus sur la RD Congo et deux de ses objectifs : la pauvreté et la sécurité alimentaire.

En 2015, les 192 États membres des Nations Unies se sont engagés à atteindre 17 objectifs portant sur le développement durable d’ici 2030. La République Démocratique du Congo participe également au challenge. En mai 2020, le pays a sorti un rapport analysant l’évolution de la situation, et ce dans un contexte critique puisqu’il occupe la 179ème place sur 189 au niveau de l’Indice du Développement Humain.

Une amélioration mitigée de la pauvreté

Bien que l’extrême pauvreté en RD Congo ait considérablement diminuée entre 2005 et 2012, elle semble être en augmentation depuis. 

Les causes ?“La conjoncture internationale, l’instabilité macroéconomique et la persistance, voire l’accentuation des conflits, particulièrement à l’Est, au Tanganyika et au Kasaï” affirme Emmanuelle Henderyckx, représentante de Caritas International en RD Congo.

Selon le Rapport d’examen national volontaire des objectifs de développement durable, les indicateurs de pauvreté demeurent ainsi élevés suite aux normes régionales puisque presque trois quarts de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Un paradoxe pour ce pays si riche en matières premières. Cependant, certains indicateurs sociaux connaissant tout de même une amélioration comme par exemple le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, l’espérance de vie à la naissance ou l’accès à l’énergie électrique.

Pour faire face aux défis structurels, l’État congolais dépense près d’un tiers de son budget dans le cadre d’un programme de réduction de la pauvreté. Toutefois, cette part connaît une tendance structurelle à la baisse – ce qui pourrait à terme aggraver la situation sur le terrain.

“Plus de la moitié (56 %) des congolais sont touchés par la question de la faim -un taux 2,4 fois supérieur à l’Afrique et 5,2 fois au monde”, selon les statistiques faites par Caritas International en RD Congo.

La lutte contre l’insécurité alimentaire

Comparativement à l’Afrique et au monde, le cas congolais est très inquiétant en matière de sécurité alimentaire. Plus de la moitié (56%) des congolais sont touchés par la question de la faim, un taux 2,4 fois supérieur à l’Afrique et 5,2 fois au monde.

Entre 2015 et 2019, le nombre de personnes souffrant de l’insécurité alimentaire aiguë est passé de 5,9 à 15,6 millions, soit une hausse de 165 %. Ce tableau devrait s’assombrir davantage étant donné des conflits récents, les aléas de la nature (par exemple, l’invasion des criquets) et le recul de l’engagement public dans le secteur agricole.

Les conséquences de la malnutrition chronique sur les personnes sont multiples : difficultés scolaires, (1 redoublement scolaire sur cinq est lié à la malnutrition), décès précoce (20 % des décès des enfants de moins de 5 ans sont liés à la malnutrition).

Caritas International constate que la pauvreté et la sécurité alimentaire a atteint des seuils inacceptables pour les populations, et ce surtout depuis la crise du Covid-19. 

“La fermeture des frontières externes et la restriction des mouvements internes entre les provinces ont fait flamber les prix. Ces mesures ont empêché les producteurs d’écouler leurs denrées alimentaires sur les marchés habituels”, Explique Emmanuelle Henderyckx.

L’Agenda 2030 exige la priorisation et la contextualisation. En effet, sans cette contrainte, il est illusoire d’espérer la réalisation de l’Agenda 2030. Cependant, cette exigence peine à être réalisée complètement. En effet, si au niveau national, le PNDS est aligné aux ODD, il n’en est rien des PDP de la plupart des provinces et également des Stratégies sectorielles. La poursuite du processus d’alignement des politiques et stratégies sectorielles aux ODD doit être considérée comme la priorité à court terme. Une priorité qui doit nécessairement être financée par l’Etat.

Afi’du

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