Le rapport annuel 2019-2020 de la Banque nationale du Rwanda (NBR) contient quelques surprises. Les recettes d’exportation du Rwanda se sont élevées à 1,2 milliard de dollars, contre 2,8 milliards de dollars d’importations. En d’autres termes, les importations du Rwanda ont plus doublé.
Contrairement à d’autres produits d’exportation, l’or s’est extrêmement bien comporté. “Le volume total des exportations du Rwanda a diminué de 15,2%, tandis que les recettes d’exportation totales ont augmenté de 15,1% pour atteindre 1 294,85 millions de dollars, suite à une augmentation des recettes provenant des exportations d’or de plus de 754,6%”, affirme la Banque national rwandaise.
Le Rapport n’indique pas clairement le volume réel de production aurifère rwandaise. Toutefois, cette annonce soulève des nombreuses interrogations sur l’origine de l’or exporté par le pays de mille collines.
La RDC faiseur du roi
L’écart est important entre la hausse des exportations aurifères et la capacité estimée de production d’or du Rwanda, estiment plusieurs experts. Si les données sur la production aurifère sont difficiles à obtenir, le Service géologique des États-Unis estime que la production d’or du Rwanda était de 160 kg en 2014 et de 319 kg en 2015.
Selon le Groupe d’experts des Nations Unies, le Rwanda a officiellement exporté 2 163 kg d’or en 2016. Le pays de Paul Kagame a été cité dans plusieurs rapports comme étant un pays de la contrebande où les exportateurs congolais (RD Congo) transportent l’or et les regroupent.
L’or du Sud-Kivu par exemple franchit clandestinement la frontière qui sépare la RDC du Rwanda, pour ensuite être blanchi au sein de la chaîne d’approvisionnement internationale légitime pendant son exportation vers Dubaï, où il passe pour de l’or d’origine rwandaise.
“Ces cargaisons en provenance de Bukavu ont franchi clandestinement la frontière de la RDC à destination de Kamembe, au Rwanda”, affirme le rapport d’Impact de septembre 2020. Ces exportations représentent des centaines de millions de dollars.
PM
