RDC: Albert Yuma invite le gouvernement à promouvoir l’économie verte et industrielle, protéger les entreprises locales

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Photo: Albert Yuma, président national la FEC

Albert Yuma, président national de la fédération des entreprises du Congo (FEC) a fait un état de lieux de la situation économique et financière du pays, à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux aux corps constitués, le 25 février à Kinshasa. 

Tout en appelant au protectionnisme, le président de la Fec invite l’Etat congolais à améliorer l’économie pour avoir plus des moyens de sa politique publique. Il craint par ailleurs que les efforts de maximisation des recettes emportent sur l’amélioration du climat des affaires.

“Aura-t-il le choix de la réforme, quand dans le même temps le manque de financement poussera le Gouvernement à demander à ses régies de maximiser au plus court leurs recettes fiscales, c’est à dire ponctionner toujours plus les entrepreneurs existants sans créer les conditions d’élargissement de l’assiette fiscale. Comment réformer dans ces conditions quand l’objet même de votre réforme est l’outil principal de votre politique financière ?”, s’interroge Albert Yuma.

Tout en saluant les mesures prises par le gouvernement et contenues dans la loi de finances 2021, le président de la Fec estime que la diversification de l’économie et la création des richesses est l’une des solutions pour accroître les moyens de l’Etat. Ainsi, il plaide pour le basculement à l’économie agricole et industrielle dans le pays. 

“Nous sommes importateurs nets de tout. De nourriture, dans le pays disposant au monde du plus grand potentiel de terres arables et disposant du 2ème potentiel hydraulique. De biens de consommation courante alors que nous sommes le plus grand marché de la sous-région”, a-t-il poursuivi.

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Les importations dérogatoires tuent les entreprises locales

Albert Yuma ne sous-estime pas la capacité des entrepreneurs congolais à investir dans différents domaines et donner de l’emplois à la population. Pour le patronat congolais, c’est la concurrence déloyale qui tue l’entrepreneuriat local.

“Nous sommes également capables d’investir dans les unités de production textile, mais les importations des mêmes produits fabriqués en Chine ou en Inde sont moins chères que celles produites à Kinshasa, que celles produites au pays. C’est la même situation pour l’agriculture, où les biens importés sont moins chers après avoir fait le tour du monde pour nous rejoindre”

Avec l’ouverture du marché congolais à la suite de l’adhésion du pays à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), le président national de la Fec invite le gouvernement à réaliser une étude d’impact pour prendre la mesure du danger qui pèse sur les industries existantes d’accélération de leurs fermetures comme celui de n’avoir plus d’outils pour inciter les entrepreneurs à prendre des risques et à investir dans le pays.

Valéry Bakutweni

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