Le groupe suisse Metalor, l’un des principaux raffineurs mondiaux d’or, a annoncé l’adoption d’un processus destiné à vérifier la provenance du produit raffiné dans ses usines. Cela constitue une nouvelle arme au service de la lutte des gouvernants contre la contrebande d’or, un phénomène qui fait perdre chaque année des milliards $, principalement en Afrique.
Élaboré avec l’appui de chercheurs de l’Université de Lausanne, le procédé de vérification est dénommé « Passeport géoforensique ». Il permettra aux usines de faire des analyses afin d’identifier une signature unique, comme de l’ADN, pour chaque mine d’or. À l’avenir, les différences seront ensuite automatiquement repérées, dans le cas où de l’or extrait dans une mine À se retrouverait par exemple dans la production d’une mine B.
« Toutes les initiatives d’approvisionnement responsable présentent un défaut fondamental : elles reposent sur la conformité, les audits, les administrations locales, dans un environnement qui n’est pas exempt de corruption […]. Avec le passeport géoforensique, le doré est analysé dès sa réception chez l’affineur et est donc totalement à l’abri de toute interférence locale et de tout document subjectif », a expliqué Dr Barbara Beck, de l’Université de Lausanne.
Si cette solution est adoptée par toutes les principales raffineries dans le monde, cela constituerait un pas de géant dans la lutte contre le trafic illégal d’or. Une perspective qui devrait réjouir les pays d’Afrique centrale et de l’Est qui, selon The Sentry, continuent de perdre chaque année des milliards $.
Tsieleka