Une mission d’enquête du ministère des transports et voie de communication, effectuée du 10 au 11 juin 2021 à Matadi, est parvenue à détecter la chaîne des voleurs de carburant de la société Transco. L’auteur principal serait Christian Gatti engagé au service technique et vite promu chef d’atelier par les mandataires de la société d’État.
Ce dernier serait aussi le beau-frère du Directeur Général intérimaire John Bongi Blackson, indique une source à Tsieleka.com. Plusieurs audios des conversations des conducteurs, que la rédaction a scripté, confirment la thèse du vol organisé du carburant. Comment les pratiques de Christian Gatti ont été découvertes?
Ce forfait n’est pas nouveau, rappelle-t-on du côté des agents de la société. “Le fameux beau frère du DG a créé un conflit avec le Directeur Technique Yannick enfin que lui seul s’impose, dans certains achats de pièces de rechange et autres accessoires des bus, ordonner l’approvisionnement des bus inter urbain en carburant (kin-kikwit kin- Matadi et vice versa). Chose qu’il réussit à imposer en collaboration avec le Chef du personnel Mr José Kamwanga qui valide aussi certains bons d’approvisionnement aux stations COBIL/dépôt 1 Masina et 2 à 17e rue Limete. De fois, il le fait aussi pour certains engins qui n’appartiennent pas à Transco”, raconte un agent.
Le DG fait obstruction à l’enquête
Lors de ses évaluations, le Directeur Technique aurait constaté le vol de carburant pour des voyages inter urbain. “Le carburant servi pour les voyages va au-delà de la consommation réelle par kilomètre. Une fois servi à Kinshasa, on va encore approvisionner les mêmes bus à Boma. C’est le cas pour ceux qui sont hors service”, indique une source.
De son plein pouvoir, le Directeur technique a saisi le Directeur général pour qu’une enquête soit diligentée. Peu après, le DG hésite et refuse l’idée d’une commission d’enquête pour protéger son beau-frère. “C’est lors d’une réunion élargie avec le Conseil d’Administration que la question est soulevée par le Directeur Technique. Furieux, le DG a pris la défense de son beau-frère en pleine réunion”, affirme un proche du Directeur.
Et d’ajouter, “heureusement que les experts du Ministère de transport ont pris part à la réunion. Aussitôt une commission a été mise en place composée de Transco, ministère de transport et du fournisseur COBIL pour aller à Boma vérifier ces allégations à Boma”. “On a découvert qu’en un mois 5 mètres cubes de carburant ont été dérobés (5.000 litres). Une fois vendu en cours de route c’est via m-pesa que l’argent est envoyé à Mr Christian à Kinshasa qui à son tour de partager avec ses acolytes”, révèle un membre de la commission sous couvert d’anonymat.
Mis à nu par les enquêteurs, un des conducteurs effectuant la ligne Kinshasa-Boma, Hervé Makolo alerte son ami de la chaîne à Kinshasa lui exhortant de prendre des dispositions. “Nous devons nous rencontrer avec tous les conducteurs pour en parler chez moi. Nous sommes tous en difficulté, nous devons nous entendre sur cette affaire. Pas moyen de faire plus de commentaires ».
Voilà comment le bien de l’État est volé malgré les efforts du chef de l’État qui a redonné espoir non seulement aux travailleurs Transco mais aussi à la population pour son déplacement. “Si rien n’est pris comme précaution, les 440 bus Volvo subiront le même sort que les 500 autres bus Mercedes déjà presque tous immobilisés par mauvaise de gestion”, un membre du Syndicat.
En octobre 2020, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), une Ong intéressée par des questions des finances publiques, avait dénoncé la mégestion de Transco auprès du parquet général près la cour d’appel de Kinshasa Matete. Depuis, l’instruction connaît des difficultés, suite aux interférences politiques. Plusieurs fois convoqué, le DG n’a jamais répondu aux invitations du parquet.
Tsieleka.com
