L’ex-premier ministre britannique, qui a séjourné il y a quelques jours en RDC a averti le président Félix Tshisekedi des risques de laisser le géant australien Fortescue gérer seul le développement des méga-barrages du Grand Inga affirme Africa Intelligence.
L’ex-premier ministre britannique Tony Blair s’est rendu le 19 juillet à Kinshasa, s’est finalement entretenu avec le président congolais Félix Tshisekedi après plusieurs rendez-vous ratés – notamment lors de la dernière édition du Forum économique mondial de Davos (Suisse) ou lors du sommet sur le financement des économies africaines à Paris en mai dernier. C’est la première fois que les deux hommes se rencontrent. Les seuls échanges avant cet entretien du 19 juillet s’étaient limités à deux conversations téléphoniques.
Selon des sources au sein de la présidence, Tony Blair a évoqué avec son interlocuteur le dossier du Grand Inga, qui concerne la construction d’une série de méga-barrages hydrauliques (Inga III à Inga VIII) sur le fleuve Congo. En juin dernier, Félix Tshisekedi a confié l’entièreté du projet au géant minier australien Fortescue Metals Group (FMG), qui s’est lancé dans une offensive tous azimuts pour la production d’hydrogène vert sur le continent . Cette annonce surprise avait créé la stupeur parmi certains acteurs de premier plan, qui soulignait l’absence d’un appel d’offre et d’expérience de FMG dans la construction de barrages.
D’après les informations d’Africa Intelligence, Tony Blair a mis en garde Félix Tshisekedi contre l’option portée par FMG, soulignant l’importance d’associer d’autres acteurs au développement du Grand Inga. C’est le cas notamment des bailleurs internationaux, en l’occurrence la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale. Tony Blair a également évoqué la perspective de la prochaine conférence COP 26 sur le climat en novembre prochain à Glasgow, qui serait susceptible de donner une dimension mondiale au projet du Grand Inga pour la transition énergétique.
Les craintes de l’ancien premier ministre britannique ont été déjà largement exprimées par les organisations de la société civile. Celles- ci réclament la transparence du projet et craignent un surendettement du pays.
Si Felix Tshisekedi a confirmé le choix de l’entreprise australienne, il reste toutefois aux deux parties à finaliser le contrat. Une fois rédigé, celui-ci sera présenté à un comité d’experts associant la présidence et les ministères concernés, avant d’être examiné en conseil des ministres.
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